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L'indifférence
L'indifférence
Sur le visage inquiet des mères aux yeux hagards
Sur le velours rugueux de leur corps amaigris
Sous le soleil de plomb asséchant l'eau des puits
Et sur ces nourrissons n'ayant pas droit de vie
Par ce que privé de lait, parce que privés de pluie :
J'ai mal de lire ton nom !
Dans les villages transits aux murs délabrés
Et dans les bidons ville : refuge des mal aimés,
Dans les rue de la honte des villes de perversion,
Et sur le corps des filles meurtrit dans leur quinze ans :
J'ai mal de lire ton nom !
Dans les gestes impatients d'un gosse qui a faim
Cherchant dans les poubelles les restes d'un repas
Afin de réchauffer son petit corps menu,
Par celui qui le chasse à coups de pieds au cul
Ne voulant partager pas même ses déchets :
J'ai mal de lire ton nom !
Sur le visage du père qui pointe au chômage
Subissant avec rage l'injustice sociale
Se demandant, comment, pour lui, demain sera ?
Par ce père qui a bu pour pouvoir oublier,
Et qui, sur son enfant, frappe à coups répétés :
J'ai mal de lire ton nom !
Dans l'esprit de tous ceux qui ont le ventre plein
Et qui se fichent pas mal de la détresse humaine
Préférant leur confort aux plaintes entendues,
Dans le riche jardin de leur villa cossue,
Dans les villes trop modernes où l'horreur vit, cachée :
J'ai mal de ne rien lire :
Pas même la pitié... Pas même la pitié.
N . Ghis.
Texte écrit en 2001
Tags : indifférence, horreur, enfants, battus, droit, de, vie, nourrissons, ville, perversion, ventre, creux, faim, corps, menu, pieds, au, cul, déchets
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Commentaires
Bonjour Ghislaine,
Bravo pour ce poème engagé.
Parfois, on a du mal à dire son nom, c'est vrai et notre indignation est juste.
Elle est même nécessaire.
Merci d'être la voix des sans voix.
Très bon après-midi.
Bisous,
Sérénita
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Lundi 20 Février 2017 à 17:30
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Coucou Ghislaine
Oui j'ai très bien compris ce que tu voulais faire ressortir dans ton texte c'est juste que je suis partie un peu plus loin ...
Des oubliés, des meurtris , des sans voix il y en a des milliers pour ne pas dire des millions
Non tu n'as rien touché de point sensible chez moi , j'ai même honte de te dire par rapport à ton vécu que j'ai eu une enfance heureuse , des parents adorables , une vie professionnelle réussie , des enfants supers, la seule chose que j'ai loupée c'est mon mariage
Tu vois on ne peut pas tout avoir !
Si je parlais de détresse chez des gens aisés comme tu le dis " des gens aux ventres pleins " c'est qui y en a aussi chez eux , tu sais l'argent ne fait pas toujours le bonheur et je pense spécialement à une de mes amies d'enfance dont les parents étaient très aisés et cultivés (un peu rigides cathos fachos comme je les appelle ) et qui l'ont écrasé de principes , rabaissé par manque d'amour et d'attentions au point qu'elle a fugué à 15 ans et n'est jamais revenue chez ses parents qui pourtant aux yeux de la société étaient des gens très convenables et qui s'occupaient de plein d’œuvres de charité sans voir la détresse qui était chez eux .
Et des gens comme cela j'en ai connu pas mal aussi dans ma vie professionnelle.
Mais lorsqu'on regarde le monde on ne voit que guerres, misères et désespoirs , des enfants qui vivent sur les poubelles , dans la rue, des enfants battus, maltraités physiquement et moralement etc etc et heureusement qu'il y a des gens qui ne sont pas indifférents
Comme ces gens là par exemple
https://youtu.be/NmJMoqCqfGc
J'espère que je ne t'ai pas ennuyé avec tout mon blabla
Gros bisous
Nicole
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Mardi 21 Février 2017 à 09:57
Jamais tu ne m'ennuieras chère Nicole! Tu vois, pour moi, dans ce que j'ai vécu comme aller travailler sans avoir de culotte sous ma jupe l'hiver et javais froid aux reins... Je travaillais pour nourrir ma mère au chômage, son jules qui travaillais chez Général Motors France, également au chômage et deux enfants : une petite fille en bas âge Dalenda, et un bébé : Nadia. Il n'y avait que moi pour les nourrire et il n'y avait pas d'aide comme aujourd'hui. A l'époque, nous habitions Gennevilliers. Avant de me retrouver placée par ma volonté de tout quitter car je n'avais rien à y gagner pour construire ma vie telle que je la voulait, je travaillait au prisunic d’Asnières, place des quatre routes : comme vendeuse et je n'avais que treize ans ; mais déjà une femme d'apparence. J'ai connu la fin, le froid : jusqu'à fouiller dans les poubelles de l'épicier pour ne pas demander de crédit, bien trop fière pour m'abaisser à ça! J'avais trouvé des paquets de beurre rense et un sac de patates qui avaient subit le gel. J'ai remonté tout ceci à la maison : si l'on peux appeler une pièce de 15 mètre carré une maison eu haut d'un escalier de quinze marches. Les deux petites avaient du lait; mais il fallait manger. Ma mère n'étant pas là et lui, je me préparait à faire une purée pour me remplir le ventre avant d'aller au travail... Pour ne parler que de mon cas, tu vois je connais la famine quitte à manger n'importe quoi pour que ton ventre ne crie plus sa faim... C'est comme pour les sous vêtements: je grandissais vite et pas d'argent: pas de culotte sous mes jupes... après tout ce que j'ai passé, quelque part, la providence devait veiller sur moi. J'ai une vie heureuse avec mon mari. Je te laisse: J'ai le Kiné... Ghis.
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Coucou Ghislaine ...
C'est un très beau texte !
Mais c'est plus que de l'Indifférence ... je dirai "non assistance de personnes en danger "
et cela est plus grave
Détourner la tête pour ne rien voir c'est facile , tendre la main demande un effort
Mais tu sais la détresse humaine existe même chez tous ceux qui ont le ventre plein
c'est la sécheresse du cœur qui en est la cause.
Heureusement qu'il y a des gens bien .
Gros bisous et bonne journée
Nicole
C'est vrais que la détresse se trouve également chez les ventres pleins; mais ce n'est pas le même genre de détresse! Je parles de la misère qui engendre toutes sortes de maux comme la violence domestiques causée par l'alcool associé au chaumage. Sa rage que l'on reporte sur les plus faibles: (femmes, enfants)
Les riches qui se tapent des jeune filles pour leurs vices personnels, ainsi que de jeunes garçons (tourisme sexuel). C'est ce que je voulais faire ressortir : le tiers monde, le quart monde à notre porte etc.
J'espère que je n'ai pas touché un point sensible qui te ferait mal de ne pouvoir en parler? Mais dans le monde, il y tellement de détresses différentes et tellement d'indifférence!... J'ai tellement connu l'indifférence moi-même! Je peux en parler...
L'indifférence dans mon texte n'est qu'un exemple parmi tant d'autres!...
La sécheresse du cœur se résume à ce que je dis dans un texte:
"Ne montre pas l'eau pure à qui ne peut la boire"
Quand le cœur est sec de toute tendresse se déshydrate la vie...